Page:Horace - Odes, traduction Mondot, 1579.djvu/92

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Bien qu’ayant contemné sa foy
Pour un trop inegal à toy
Glicere ton esprit entame.

Car Lycoride au large front,
À petit feu consommer font
De Cyre les flammes iumelles.
Mais quoy ? Cyre là ne pretend,
Ailleurs c’est que son œil s’attand
Espiant les beautés cruelles

De Pholoé, Mais on verra
Plus-tost que la Cheure courra
Au Loup pour s’atteler ensembie,
Que c’est amant la puisse voir,
Dans son lien, à son pouuoir
Quoy que sous luy la terre tremble.

Que ferois tu, c’est le plaisir
De Venus, ainsi de choisir
Deux cœurs diuers, & les contraindre
De son ioug triste & langoureux,
Et souz la loy des amoureux
Les faire gemir & complaindre.

Autresfois me suis ie trouué,
Qu’estant de l’amour esprouué,
Et desia prins dans son cordage :
Pour donner trefue à mon ardeur,
Ie carressois vne rigueur
Surmontant la marine rage.