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Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 4.djvu/377

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Le prince nous est cher ; songeons à le sauver,

Et sans autre intérêt que de le conserver.

Inès

Ce discours généreux raffermit ma constance.

Il me reste, Madame, encor une espérance.

Vous seule auprès du Roi, m'ouvrant un libre accès, [1065]

Pouvez de mes desseins préparer le succès.

La reine arrêterait ce que j'ose entreprendre.

Parlez vous-même au Roi ; qu'il consente à m'entendre.

J'espère, en le voyant, désarmer son courroux.

Je sauverai le prince ; et peut-être pour vous. [1070]

Constance

Vous me feriez, Madame, une injure cruelle

De penser que ce mot pût redoubler mon zèle.

Mon coeur brûle pour lui d'un feu plus généreux.

L'honneur de le sauver est tout ce que je veux.

Rentrez. Je vais au roi faire parler mes larmes ; [1075]

Puisse aujourd'hui le ciel vous prêter d'autres armes.

Qu'il redonne le prince à nos voeux empressés ;

Il n'importe pour qui ; qu'il vive ; c'est assez.