Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/211

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Qu’est-ceci, dit l’homme malade ?
Qui cause tout cela ? Ce n’est pas moi du moins,
Dit l’estomac ; je vous rends bien mes soins,
Et ne vous fais point d’incartade.
Vous fais-je mal ? Tâtez ; faut-il d’autres témoins ?
La poitrine ma camarade,
N’est pas si fidele que moi :

La tête rêve trop ; le pied, de bonne foi,
Ne fait pas assez d’exercice :
Le calomniateur donne à chacun son vice ;
On n’est bien servi que de lui.
Le malade le crut : ainsi, ce fut autrui
Que l’on punit des fautes du perfide.
Topiques aux endroits où la douleur réside ;
Puis, bistouris en dance ; enfin la fiévre prend ;
Tout le corps y succombe, et le voilà mourant.
C’est fait, pauvre estomac, dites vos patenôtres ;
Les médecins par les regles de l’art,
Des membres et de vous ont conclu le départ.
Nous avons beau jetter nos fautes sur les autres ;
Nous en patissons tôt ou tard.
L’AMOUR