Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/248

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LE TRESOR

Un prince voyageoit, cherchant les avantures,
Mais non pas tout à fait en chevalier errant ;
Il marchoit avec suite, avoit pris ses mesures,
Sa cassete suivoit, bon trésor, sûr garand.
Contre mille besoins enfans des longues courses ;
Le courage et l’argent, c’étoit là ses ressources.
Il apperçoit un jour, écrits sur un rocher,
Ces mots en vrai stile d’oracle :
Je mene au grand trésor qu’un dieu voulut cacher ;
Il est gardé par maint obstacle,
Et d’abord, pour premier miracle,
C’est par mon sein qu’il faut marcher.
Perçons-le, dit le prince. On assemble mille hommes,
Travaillans jour et nuit, bien nourris, bien payés ;
Et moyennant de grosses sommes
En peu de jours les chemins sont frayés.
Le rocher traversé, se présente un abîme.
Le trésor est plus loin, dit un autre écriteau ;
Comble-moi. soit, comblons ; dit l’Amadis nouveau ;