Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/276

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En dit merveille, et jamais ne tarit.
Le ciel dans ton ame, dit-elle,
A versé ses plus grands trésors ;
La noble vérité, la justice fidelle
En sont les sublimes ressors.

Ce que de sages loix à tes peuples commandent,
Tu sçais l’inspirer par tes mœurs ;
Et ta vertu soûmet des cœurs
Qui rebelles aux loix, à l’exemple se rendent.
Plus d’une princesse sous toi
Apprend à soûtenir ton sacré caractere ;
S’instruit à faire un jour, à l’envi de sa mere,
Les délices d’un peuple, et le bonheur d’un roi.
La déesse, en passant, m’a dit que ton suffrage
Ne se refusoit pas à mes heureux écrits :
Sans doute la vertu dont j’y trace l’image,
Y met à tes yeux quelque prix.
Mes fables à peine encor nées
Aspirent aux mêmes honneurs.
De mes odes reçois les sœurs ;
Que ces cadettes formées
Trouvent auprès de toi le sort de leurs aînées :
Elles te font leur cour, tout au moins par les mœurs.
Puisse ton jeune fils, qui sous de sages guides
Va s’instruire à donner la loi,
Partager les leçons solides
Que j’ose donner à mon roi !