Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/288

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Un jour en disputant un os.
Tu peux t’attendre à pis qu’à la pareille,
Lui dit alors le chat, l’œil en feu, le cœur gros.
Le chien ne prend garde au propos,
Ni n’en gruge moins bien, ni moins bien n’en sommeille.
Mais cependant le traître de matou
Méditant jour et nuit par où
Il pourroit en tirer vengeance,
Le trouve enfin : tout vient quand on y pense.
La maîtresse avoit un serin,
Qui la charmoit de son ramage ;
Le scélérat un beau matin
Incognito s’en va rompre la cage ;
Étrangle le musicien,
Et tout rongé le porte à la loge du chien.
Or, je vous laisse à juger le vacarme
Que la maîtresse fit se trouvant sans serin.
Tout le logis est en allarme ;
On court, on cherche ; on trouve enfin
Le vrai corps du délit auprès de Ragotin.
Ah ! Le perfide ! Il faut qu’il meure ;
Point de pardon pour cet ingrat.
Vîte, qu’on me l’assomme. On obéit sur l’heure ;
En le frappant chacun le pleure :
Mais l’amitié n’alla qu’à soupçonner le chat,