Page:Houssaye - La Terreur blanche en 1815, paru dans Le Temps, 2, 7 et 9 février 1905.djvu/10

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Marseille était restée toute royaliste. La troupe y vivait en état de guerre avec les habitants. Selon le mot de Brune, sous chaque pavé poussait une fleur de lys. Pour les Marseillais, la victoire de Ligny fut un deuil public, le désastre de Waterloo une délivrance. Cette catastrophe s’ébruita dans l’après-midi du 25 juin et fut presque aussitôt confirmée par une proclamation du général Verdier qui, en l’absence de Brune parti pour l’armée du Var, commandait la 8e division militaire. Le 25 juin étant un dimanche, un beau dimanche ensoleillé, toute la population se trouvait dans les rues. Aux premières nouvelles, une joie furieuse saisit la foule. Bourgeois, gardes nationaux, débardeurs, portefaix, ouvriers, matelots fraternisent dans la même allégresse. On crie : Vive le roi ! Mort aux castaniers ! En une minute toutes les cocardes tricolores tombent des chapeaux comme automatiquement. On arrache les drapeaux impériaux qui dé-