Dans la nuit du 25 au 26 juillet, le colonel de la garde nationale, Borelli, et trois autres royalistes déterminés, Bruniquel, Candolle et Casimir Rostan, se constituèrent en comité royal provisoire. Ils redoutaient une rentrée de vive force à Marseille de Brune avec toute l’armée du Var : leur principale, leur unique préoccupation était de préparer la résistance. En attendant des soldats de la croisière anglaise qu’ils s’apprêtaient à recevoir comme des sauveurs, ils s’occupèrent d’organiser en compagnies franches les matelots et les ouvriers du port. À ces fins, ils rédigèrent une proclamation portant « que tout bon Français était appelé à défendre Louis XVIII », et que « le Midi deviendrait, au besoin, une nouvelle Vendée ». Bien qu’ils ne pussent ignorer les meurtres qui venaient d’être commis, ces magistrats improvisés ne firent dans leur manifeste de guerre civile nul appel à la pitié. Ils ne se sentaient pas, sans doute, assez d’autorité pour exciter et modérer à la fois les passions populaires.
Le matin du 26, les égorgeurs se remirent à l’ouvrage, mais cette fois les assassinats individuels tournèrent en massacre général et méthodique. Il y avait à Marseille une petite colonie