La révolte domptée à Montpellier, Gilly remit le commandement à Forestier et courut à Nîmes menacée par la petite armée que formait à Beaucaire le comte de Bernis. Pendant près de trois semaines, les royalistes de Montpellier attendirent patiemment l’heure des représailles. Le 15 juillet, jour où le gouvernement royal fut proclamé avec l’assentiment du général Forestier, qui fit arborer le drapeau blanc sur la citadelle, ils se contentèrent de chanter et de danser. Mais leurs ressentiments étaient vivaces. Le 26 juillet, le peuple soulevé massacra des soldats et des fédérés. Des « suspects » par centaines furent conduits aux prisons ; ils y restèrent de longs mois entre la vie et la mort, la populace menaçant sans cesse de forcer les portes pour s’emparer d’eux et « faire justice ». Le meurtre, le pillage et la dévastation s’étendirent aux environs jusqu’à Montagnac et au Vigan où fut brûlé le temple protestant.
À son arrivée à Nîmes, le général Gilly voulait prévenir l’attaque des royalistes de Beaucaire en marchant immédiatement contre eux. Ses forces étaient assez nombreuses pour qu’il pût en distraire de quoi suffire à cette petite expédition tout en laissant dans la ville, divisée et ardente, une garnison qui imposât aux factieux. Mais sur les instances des magistrats municipaux, il adhéra à un armistice aux termes duquel ses troupes et les bandes du comte