perdues tuèrent un de ces manifestants et aussi un malheureux garçon boulanger qui musait au seuil de sa boutique. Malgré les ordres et les prières du général Maulmont, la troupe refusait de prendre la cocarde blanche. Les chasseurs mutinés incitaient l’infanterie à se rebeller. Le soir, ils montèrent à cheval et sortirent de Nîmes au galop de charge, sabre en main, furieux et terribles. Dans la nuit, les quinze cents gardes nationaux cévenols, le bataillon des retraités, quelques fédérés et plusieurs détachements de la ligne quittèrent aussi la ville.
Environ trois cents soldats restaient au général Maulmont. Il les apaisa, se rendit maître de leur esprit. Le lendemain matin, ils assistèrent en grande tenue, cocarde blanche au shako, à la proclamation du roi faite par Maulmont avec une certaine solennité. Le calme, ce dimanche-là, régna dans la ville. Le lundi 17, on commença de désarmer « les collets jaunes » qui livrèrent leurs fusils sans opposition. À mesure, on armait les nouveaux gardes nationaux royalistes qui étaient destinés à remplacer la garde urbaine licenciée. L’armée de Beaucaire, en marche sur Nîmes, devait l’occuper le lendemain, mais nombre de miquelets se détachèrent de la colonne et pénétrèrent individuellement dans la ville où entrèrent aussi des volontaires royaux d’Uzès. Ces hommes mêlés à la