populace se portèrent aux casernes en réclamant les canons que Gilly y avait fait placer. Des pourparlers s’engagèrent avec Maulmont qui refusa de livrer son artillerie. La foule impatiente se courrouçait. Des coups de feu furent tirés sur la caserne. Exaspérés, les soldats crièrent : « Aux armes ! » Maulmont voulut les arrêter en disant que les fusils avaient été déchargés en l’air. C’était plus ou moins véridique. En tout cas, les détonations se multipliaient ; un officier fut blessé. Des soldats coururent aux fenêtres et firent feu. La foule évacua la place d’Armes y laissant trois cadavres : deux hommes et une femme. Les royalistes s’embusquèrent dans les maisons et aux angles des rues aboutissant à la place et recommencèrent à tirailler. Les soldats ripostèrent. Engagée vers cinq heures, la fusillade dura jusqu’à près de dix heures ; deux hommes encore furent tués parmi les miquelets ; il y eut dans la troupe un tué et deux blessés.
Les soldats voulaient sortir avec deux canons mèche allumée, faire feu de tous côtés, balayer le passage et gagner une route quelconque. Par scrupule de l’effusion du sang, Maulmont repoussa ou du moins ajourna cette proposition. Il objecta qu’il serait préférable d’attendre la nuit close et promit que si, à minuit, les circonstances ne s’étaient pas modifiées, il se