Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/169

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arts et de l’Académie des inscriptions, plus d’un universitaire faisant la roue, n’aimaient pas alors à passer sous les fenêtres de l’Artiste, presque toujours ouvertes. De là jaillissaient le sarcasme et la raillerie, sans respect pour les perruques, car en ce temps-là, les longs cheveux des romantiques n’avaient pas encore eu raison des perruques.

Et Janin, et Méry, et Gozlan, ces trois princes de l’esprit français ! Et Laurent-Jan, l’esprit en personne, insensé, profond, éblouissant comme l’esprit. Et Hetzel, qui avait assez d’esprit pour en prêter beaucoup à Stahl, — traduisez rayon. — Et Coligny, et Eggis, et Thoré, né artiste, qui peignait avec une plume. Et Pyat, ce penseur altier qui a fait de la vérité une poésie. Et Préault, le sculpteur qui taillait en plein marbre… tant de bons mots. Et Charles Nodier, le poète de la grammaire, dont nous avons publié les dernières pages. Mais il faudrait nommer toutes les royautés littéraires, celles qui se couronnent d’or et