Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Janin, qui lisait un journal sur le perron, me salua du meilleur sourire.

Je fus charmé de cette tête enjouée, presque enfantine, dans son cadre de cheveux noirs, bouclés par la nature avec plus d’art que par le meilleur perruquier. Il me dit les choses les plus gracieuses et me conduisit par une pelouse, pour prendre le chemin le plus court, vers la maîtresse de céans qui babillait avec un amoureux. « Madame, lui dit-il, je vous présente Arsène Houssaye, qui fait des pécheresses encore plus jolies que vous. »

Janin avait traduit à la soldatesque le mot pécheresse.

À ce mot, la marquise de Lacarte, car c’était elle, donna à Jules Janin le plus joli soufflet du monde, sans doute par habitude, car il ne s’en fâcha pas.

Elle me répéta le mot de madame de Girardin : « J’ai lu votre premier volume, mais je n’ai pas voulu lire le second. »