d’innombrables atomes ; le Sâmkhya, comme Thalès, Anaximène et Héraclite, d’une seule essence primaire. Dans le Védanta, ainsi que dans le panthéisme naturaliste des Stoïciens, et le panthéisme mystique des Alexandrins, il n’y a plus de monde matériel distinct de l’âme universelle. Aussi l’appelle-t-on non dualiste (a-dvaita).
Chacune de ces trois grandes écoles a pu fournir à Buddha ce qui fait le fond commun de toute métaphysique indienne : l’éternité de l’âme adéquate à celle de la matière, l’impossibilité pour l’une aussi bien que pour l’autre d’exister l’une sans l’autre, les maux qui naissent de cette indissoluble union, la transmigration des êtres à travers une série sans fin d’existences successives, déterminées par le mérite et le démérite moral, et enfin la suppression de la personnalité humaine proposée à l’homme comme le but suprême de ses efforts. Mais au Sâmkhya seul se rattache ce qui constitue sa véritable originalité dogmatique, c’est-à-dire son