et cependant l’article est énigmatique. Je le traduis ainsi :
Çramanas, pratiquez la voie,
Non comme un bœuf qui tourne la meule.
Le corps a beau pratiquer la voie,
Le cœur ne pratique pas la voie (pour cela) ;
Si le cœur pratique la voie,
À quoi bon pratiquer la voie (extérieurement) ?
Le sens paraît être que ce qui importe pour observer la loi, c’est l’état du cœur ; les actions du corps sont sans valeur. Le terme mo que je rends par « tourner la meule » n’a peut-être pas ce sens-là dans notre texte. Car ce caractère qui se prononce aussi mô « polir des pierres », est le nom chinois du yak ou « bœuf grognant » du Tibet. Aussi faudrait-il peut-être tout simplement traduire par « n’est point comme un yak ». — Le bœuf est sans doute introduit ici comme symbole de la stupidité, de l’inintelligence.
2. Le terme « obscurité » désigne les passions aussi bien que l’ignorance ; les bouddhistes sont facilement portés à confondre ces deux choses.
1. Ce terme, qui revient en tête de chacune des treize propositions de cet article, ne se trouve que dans le tibétain et le mongol ; le chinois et le mandchou emploient le pronom de la première personne, et disent : « À mes yeux » ou « je considère etc. »
2. Chaque traducteur a rendu ce mot à sa manière. Voici les diverses interprétations : « Un grain de moutarde » (Huc), « le myrobolan » (Schiefner), « un atôme » (De Guignes), « la lettre A » (Beal). — Je traduis comme M. Schiefner,