Lac-Saint-Jean, du Saguenay, ou de l’Outaouais, depuis les beaux livres que leur a consacrés M. Buies, et qui sont dans toutes les mains.
Je ne rappelle pas les travaux, remarquables à tant d’égards, de ce brillant écrivain, pour leur comparer le volume que je présente aujourd’hui au public canadien ; j’ai même le plus grand intérêt à ce que l’on ne recherche pas à quel point il en diffère. Mais, enfin, les circonstances m’ont — pour ainsi dire — mis la plume à la main, et je me suis efforcé, avec d’humbles moyens, de faire pour le Labrador ce que M. Buies a fait pour d’autres régions de la Province.
L’exactitude a été constamment mon principal souci, comme c’est le devoir de tout historien. J’ai apporté une attention scrupuleuse à ne donner aucun renseignement qui ne me parût certain. Je dirais même, si cela ne devait paraître un peu téméraire, qu’il n’y a pas un membre de phrase, dans tout le cours de ce volume, dont je ne pourrais fournir les pièces justificatives.
Je dois pourtant, me semble-t-il, indiquer de quelle façon j’ai pu réunir les éléments de ce livre : cela montrera qu’il n’était pas possible de le composer d’après des informations plus sûres.
D’abord, outre la connaissance personnelle que j’ai pu acquérir de beaucoup de choses, j’ai fait une sorte d’enquête à chacun des « postes » que nous avons visités. Dès notre arrivée dans un village, mon premier soin était de rechercher les plus anciens habitants du lieu. Comme la plupart des colonies fixées le long de la côte du Labrador n’ont été fondées que depuis une quarantaine d’années, dans bien des