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Page:Huard - Labrador et Anticosti, 1897.djvu/12

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AVANT-PROPOS

gouvernements d’Ottawa et de Québec, gardiens de phares et pêcheurs du bas Saint-Laurent : chacun s’est prêté de la meilleure grâce à ce que je désirais, et a paru s’intéresser vivement à mon dessein. Je n’aurais jamais pensé, sans cette expérience personnelle, qu’un écrivain pouvait compter à ce point sur tant de bonnes volontés.

Je remercie donc, du fond du cœur, toutes les personnes qui m’ont aidé de quelque façon que ce soit à remplir la tâche que, à tort ou à raison, j’ai cru m’être assignée.

Que ne puis-je me rendre le témoignage, au moins, que ce travail répond à l’attente de ceux qui ont bien voulu s’y intéresser ! J’aurais tant voulu lui donner la perfection qui fait que les œuvres littéraires marquées à son coin s’imposent à l’attention publique : résultat auquel j’aspirais, non dans un but de ridicule vanité, mais plutôt parce que, si l’on prenait plaisir à étudier un peu le tableau que je présente des gens et des choses du Labrador, ce pays si peu connu aurait tout à y gagner.

Car, je n’ai pas à m’en cacher, le Labrador me tient au cœur ! Sans parler de cette côte où l’on rencontre à chaque pas les points de vue les plus pittoresques ; sans parler des grands spectacles que nous ménage là-bas notre Saint-Laurent, dont on qualifie déjà de majestueux et d’incomparable le cours supérieur, et qui devient là-bas un véritable océan ; comment aurais-je étudié, sans en venir à l’aimer, cette vaillante population de pêcheurs canadiens et acadiens ? Comment, sans en être ému, aurais-je retrouvé, dans cette extrémité du Canada, les mœurs simples et les vertus patriarcales de nos pères, lesquelles, hélas ! s’effacent de plus en plus parmi nous, tandis qu’elles se