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Page:Huard - Labrador et Anticosti, 1897.djvu/27

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BETSIAMIS

pour lui. « C’est donc cela, le beau ciel dont j’ai entendu parler ? » s’écrie-t-il en fondant en larmes. « Oui, je veux me faire chrétien ! »

À quelques pas de la chapelle, du côté de l’est, est la résidence des Pères Oblats, vaste et bel édifice en bois, à deux étages, dont l’extérieur seul est achevé et peint en blanc. Ce presbytère, de construction toute récente, peut loger à la fois un certain nombre de religieux. Chaque été, des Oblats des diverses parties de la Province y viennent rétablir, à l’air vivifiant du bas du fleuve, une santé affaiblie par les labeurs du professorat ou du saint ministère.

Mais il est temps, sans doute, de faire connaître au lecteur le roi de Betsiamis, le grand apôtre des Montagnais. J’ai nommé le révérend Père Arnaud, qui n’a jamais couru au-devant de la renommée, mais plutôt que la renommée s’est obstinée à poursuivre jusque dans l’isolement où il a passé sa longue vie, au milieu des tribus sauvages.


LE PÈRE ARNAUD
Le Père C.-A. Arnaud naquit en Provence, au diocèse d’Avignon, en 1827. Il entra au juniorat des Oblats en 1843, et prononça ses vœux en l’année 1846. La Congrégation des Oblats de Marie n’existait alors que depuis une trentaine d’années, ayant été établie en 1815, par l’abbé de Mazenod. Les premiers représentants de cet ordre religieux qui vinrent au Canada (1841), résidèrent d’abord à Saint-Hilaire, puis à Longueuil. Dès l’année 1845, l’autorité ecclésiastique leur confia toutes les missions sauvages du Bas-Canada, au nord du fleuve et du golfe