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LABRADOR ET ANTICOSTI

îles de la Madeleine ; de sorte que, avec les dix mariages qui eurent lieu dans le même espace de temps, le total se trouvait de 45 familles. Durant ce même laps de temps, la flotte augmenta de six goélettes, dont quatre venues des îles de la Madeleine (Sophie, Lady, Constantine, Victoria), une (Alphonsine) achetée à Québec, et une autre (Amélia) à Halifax. Une goélette ayant fait naufrage et une autre étant devenue hors de service, la flotte se composait, en 1862, de huit goélettes.

« À partir de cette époque, quoique enregistrant l’arrivée de chaque nouvelle famille, je ne me suis pas occupé du chiffre de la population, attendu que nous avions des missionnaires résidants qui en tenaient compte. »

* * *

Il n’y eut, dans les premières années de la Pointe-aux-Esquimaux, que des missionnaires passants, comme dit mon annaliste, c’est-à-dire des prêtres qui parcouraient la Côte Nord et ne séjournaient en chaque localité que le temps nécessaire pour y donner la mission. Voici la liste de ces missionnaires pro tempore :

1857 — R. P. C.-A. Arnaud, O.M.I.

1858[1] — R. P. J.-P. Bernard, O.M.I.

  1. L’abbé J.-B.-A. Ferland arrêta à la Pointe-aux-Esquimaux en cette même année (1858) ; mais il ne parait pas avoir eu occasion d’y exercer le saint ministère. « À sept lieues au delà du poste de Mingan, dit-il dans son récit de voyage, se trouve la Pointe-aux-Esquimaux, où une vingtaine de familles acadiennes se sont établies depuis trois ans. Elles viennent des îles de la Madeleine, d’où elles se sont expatriées pour améliorer leur condition. Pêcheurs, agriculteurs et matelots, les Acadiens ont fait un excellent choix en transportant leur résidence en ce lieu. Ici ils trouvent des terres cultivables, une mer abondante en poissons et en gibier ; à leur porte est le port des Esquimaux, complètement abrité par des îles ; et en arrière s’étend un excellent pays de chasse ; tandis qu’aujourd’hui les îles de la Madeleine n’offrent qu’une partie de ces avantages et sont beaucoup trop peuplées pour les ressources qu’elles présentent. » M. Ferland a fait erreur en disant que les Acadiens qu’il trouva à la Pointe y étaient fixés depuis trois ans, c’est-à-dire depuis 1855. La date de 1857 m’a été donnée par les MM. Boudreau dont j’ai parlé ; et M. P. Vigneau, on l’a vu, a corroboré leur témoignage.