lopper encore dans les familles ces heureuses dispositions qui, appuyées de solides habitudes de piété, font si belle la civilisation qui est la nôtre.
Quel bonheur de penser que, dans toutes les familles du petit peuple que nous sommes, la politesse des manières, et surtout l’intensité des sentiments religieux, président à l’éducation de la première enfance ! La Canadienne ou l’Acadienne n’a pas besoin, imitant de fâcheux exemples, de chercher à remplir un rôle extérieur ; sa mission éducatrice au foyer domestique est assez importante et exerce une influence assez considérable sur toute la nation, pour satisfaire pleinement toutes les ambitions qu’elle peut avoir de servir la cause de Dieu et celle de la patrie. Et l’épouse chrétienne n’est pas seulement la meilleure éducatrice qu’il y ait au monde ; elle est aussi, en tous les pays de l’univers, le plus ferme appui de la prospérité familiale. Combien de fois, dans les classes ouvrières, si le mari fournit par le labeur de ses bras et la sueur de son front les ressources nécessaires, combien de fois la femme n’est-elle pas la tête qui dirige la petite nef où sont groupés tous les espoirs de l’avenir !
Du reste, pour être juste, je dois ajouter qu’au Labrador, plus qu’ailleurs, il est difficile de dire qui, du mari ou de la femme, contribue davantage au soutien de la famille.
À plusieurs reprises, dans le cours de cet ouvrage, j’ai signalé la modicité des revenus de la pêche, pour chacun des chefs de famille. J’ai ajouté, quelque part, que l’absence du luxe et l’industrie personnelle expliquent fort bien que, avec des ressources si restreintes, on arrive pourtant en ce pays du Labrador à vivre dans une certaine aisance.
Il convient, me semble-t-il, d’insister un peu sur cette question et d’en tirer les conclusions qui s’en dégagent. Ce sera encore rendre un hommage mérité à la vaillante population du golfe Saint-Laurent.