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est la romperie, ainsi nommée parce qu’il s’agit de rompre ou de détacher du petit rectangle allongé, terminé par la lettre, les bavures qui ont été formées par le jet du métal dans le moule.

Lettre sortant du moule. Lettre finie.

Après la romperie vient la frotterie ; car ces bavures n’ont pas disparu entièrement à la première opération et il faut que le caractère soit bien lisse sur ses quatre faces.

Ensuite on les justifie, c’est-à-dire que l’on vérifie si tous les caractères de même sorte sont exactement pareils : si l’œil de la lettre est bien placé, si les tiges sont toutes de mêmes dimensions, et, dans le cas contraire, on les réduit avec une lime aux dimensions voulues, qui, naturellement, sont les mêmes de longueur pour toute espèce de caractère, et varient d’épaisseur selon le corps de caractère que l’on fond.

On comprend aisément ce qu’on appelle le corps. C’est, non pas la hauteur de la lettre sans jambage, inférieur ou supérieur, comme l’a, le c, l’o ; mais la hauteur de la lettre qui aurait à la fois un jambage supérieur comme le b ou inférieur comme le g, de façon à ce que l’œil soit toujours au milieu.

Les lettres sans jambages ont donc un talus de chaque côté, tandis que les lettres bouclées n’en ont qu’un, soit en haut, soit en bas.

Ces vérifications faites, on écrène les caractères, c’est-à-dire que l’on fait au canif, dans celles qui, comme l’ƒ, ont le crochet dépassant la largeur, un cran qui permet de rapprocher la lettre qui suivra, de façon à ce qu’il y ait le même