Page:Hubert - Frédéric de Minski ou le Tribunal de famille, 1810.djvu/44

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(44). DONASKO. Je ne conçois rien à votre conduite. Ce désespoii*, ce» larmes prouvent une âme bien pusillanime. PAULINA. Il vous sied bien de m’accuser ! il fallait, n’est-ce pas, que son frère lui présentât le calice de la mort. Nous ne sommes pas asses coupables ; il fallait rendrp mon Auguste aussi cri¬ minel que nous, l’exposer à des remords éternels, et peut- être à un supplice d’autant plus horrible qu’il ne l’aurait pas mérité. Cette pensée Soudaine m’a frappée comme la foudre, -le rends grâce au ciel qui me l’inspira, puisqu’il m’a fait con¬ server l’innocence de celui qui m’est plus cher que la vie. DONASKO. On vient. Cachez la cause de votre agitation.

  • \tpaulina.

Hélas ! que ne puis-je me la dérober à moi-même ! S C E N E V I I. LADISLAS, PAULINA , DONASKO , ANGÉLA. SOBESKI, AMÉLIE , DORBAK , AUGUSTE, Gardes. Vassaux. L’entrée du grand Meréchal se fait avec la pompe d’une marche. L’of¬ ficier qui la commande fait ranger les gardes et les vassaux de cba- ’ que côté de la scène derrière .le» sièges du tribunal; chaque person* nage prend ensuite sa place. Le maréchal va le premier à la sienne. Paulina, Angéla, Donasko, Soheski , sont à sa droite; Auguste, Dorbak et Amélie à sa gauche. Quand chacun a pris sa place. La¬ dislas dît a Auguste : «Sonae;, Auguste. ( Auguste sonne. On voit paraître un laquais ) LADISLAS. Que l’on fasse venir Frédéric. ( Ae laquais sort. ) Ifes- sieur» , c’est avec douleur que je vois approcher un moment si terrible pour un jeûne homme destiné par sa naissance aux emplois les plus brillans. Plusieurs de ses parens l’ont défen¬ du avec une énergie qui fait leur éloge. Les larmes de la belle Amélie ont ébranlé ma fermeté , la générosité d’Auguste, cette expression de sentimens , cette éloquence de l’âme si persuasive dans la bouche d’un jeune homme qui doit perdre sa fortune en sauvartt son frère , m’ont donné de lui la plus haute opinion. J’aurais cédé à tant d’instances si le crime de Frédéric était excusable. auguste. Ah ! monsieur le Maréchal, sa démense vôus donne un Î retexte si plausible pour atténuer sa faute , et le soustraira la peine prononcée contre lui. .