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moins de temps en temps, car il prétendait qu’elles faisaient partie de ses immenses concessions. En 1671, revenant d’Europe, il en fait la description suivante :

« …De l’isle de Saint-Paul entrant vingt lieues dans la Grande Baye de Saint-Laurent, l’on trouve les Isles aux Oiseaux. Elles portent ce nom à cause du grand nombre qui s’y trouve et si les navires pescheurs qui entrent en cette baye ont beau temps en y passant, ils envoient leurs chaloupes qui s’y chargent d’œufs et d’oiseaux puis, passant le long des Isles Ramées qui sont sept toutes rangées le long de l’Isle du Cap-Breton à sept ou huit lieues au large,[1] il y a passage entre les deux[2] pour de grands vaisseaux. J’y ai passé avec un navire de 500 tonneaux que je menais à Miscou faire la pêche et porter des victuailles à mon habitation. Au bout des Isles Ramées est l’Isle de la Magdeleine[3] qui est bien plus grande que toutes les autres, il y a un petit havre pour des vaisseaux de 80 à 100 tonneaux, la pesche de la morue y est abondante, il s’y trouve aussi des loups marins ; les Anglais ont voulu y habiter déjà plusieurs fois d’où je les ay chassez, les Français estant en possession de ces lieux-là de temps immémorial et n’étant pas juste qu’ils nous viennent troubler dans nos concessions si anciennes, puisque nous les laissons jouir en paix de tant de nouvelles colonies qu’ils ont établies dans notre voisinage outre qu’ils ne permettent à aucun Français de faire pescherie, quelle qu’elle soit, en leur coste… »[4]

En l’été de 1685, la Compagnie de la Pesche Sédentaire de l’Acadie visita les Îles de la Madeleine, afin de

  1. Au large des Îles-aux-Oiseaux.
  2. Entre les deux groupes d’îles.
  3. Apparemment le Havre-Aubert.
  4. Description Géographique et Historique des Costes de l’Amérique du Nord. Chap. VIII.