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se rendre compte des possibilités d’y établir une colonie et d’y pratiquer la tuerie des loups-marins. Puis elle en demanda la concession avec celles de Saint-Jean et du Cap-Breton pour un espace de vingt ans. Et dès le quinze de septembre de la même année, six Français et des Sauvages allèrent s’y mettre en état d’hivernement, afin de se trouver sur les lieux à l’époque où les loups-marins abondent sur les glaces autour des Îles. On devait faire cela tous les automnes et revenir au printemps dans les postes de l’Acadie pour la saison de pêche.

Obtint-elle la concession des Îles ? Aucun document ne le confirme. Mais au mois de mai 1686, les Îles de la Madeleine furent concédées à Gabriel Gauthier et à tous ses héritiers et successeurs, pour la tuerie des loups-marins. Cet acte est signé Louis et sur le repli Colbert.[1] Que fit Gauthier ? Rien. Il se contenta de visiter une fois les îles, n’entreprit aucune exploitation et en conséquence perdit ses droits qui passèrent au Comte de Saint-Pierre par lettres patentes du mois de janvier 1720[2] et du mois de mars 1722.

Le Comte de Saint-Pierre, premier écuyer de la Duchesse d’Orléans, obtint cette seigneurie « à titre de franc aleu noble, » avec le privilège de concéder des terres sans être tenu de payer aucune indemnité au Roi, mais s’engageant à « porter foi et hommage au Chateau de Louisbourg. »

Cette fois-ci, l’entreprise ne se borne pas uniquement à l’industrie de la pêche. On élabore un programme mirobolant pour peupler et développer rapidement toutes les îles de la Madeleine : le seigneur doit y faire passer cinquante personnes chaque année.

  1. Archives de l’Acadie.
  2. Voir appendice III.