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Page:Hubert - Les Îles de la Madeleine et les Madelinots, 1926.djvu/74

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il ne paraît pas avoir correspondu avec l’évêque de Québec, car les premières lettres des missionnaires des Îles à l’archevêché sont de M. Jean-Baptiste Allain et datent du 3 juin 1784. Les registres de l’abbé Phelan furent détruits dans l’incendie du presbytère d’Arichat en 1838.

Ceux de l’abbé Allain existent encore. Les feuillets de l’année 1793 contiennent des Bourque, des Boudreau, des Vigneau, des Theriault, des Arseneau, des Bonerie, des Deveau, des Giasson, des Etchevarie, des Cormier, des Richard, des Hébert, des Grenier, des Briand, des Yturbide, des Sire, des Bourgeois, des Lapierre, des Godet, des Gallant, des LeBorgne, etc., etc.

Ce bon prêtre était âgé de 57 ans quand il arriva dans les Îles. Monseigneur Plessis le tenait en grande estime et disait que « nul n’était plus propre que lui à maintenir ces braves Acadiens dans cette estimable simplicité digne du plus bel âge du christianisme, dans cette innocence de mœurs, dans cette union, cette harmonie et cette probité à toute épreuve que l’on admire parmi eux[1] ».

Durant l’été, il allait porter les secours de la religion aux habitants de Chéticamp, de Magré et des autres postes acadiens de ces côtes. Il se rendait à Arichat voir son ami et condisciple l’abbé Lejamtel, puis revenait passer l’hiver avec ses paisibles Madelinots. Et cela dura jusqu’en 1798. Cette année il permuta avec l’abbé Lejamtel, plus jeune que lui (41 ans), et plus capable de résister aux inévitables privations de la situation, de visiter régulièrement et de réconforter les chrétientés disséminées confiées à son zèle pastoral.

Dès l’été de 1793, l’abbé Allain alla voir l’évêque de Québec dont il dépendait. Il en rapporta des ordon-

  1. Mgr Plessis : mission de 1811, p. 95.