Cap-aux-Meules et y transporter le presbytère, » écrivait l’abbé Madran. Évidemment cela n’allait pas toujours sans quelques criailleries des têtes croches. Encore en 1823, l’abbé Blanchet écrit : « Je suis en train de bâtir une chapelle au hâvre-aux-maisons (sic) l’année prochaine : pas une petite affaire dans un pays aussi pauvre que celui-ci.[1] Ce doit être une bâtisse de 50 x 30 pour 70 familles. » Les difficultés retardent indéfiniment l’entreprise ; il y a de la mauvaise volonté évidente, des murmures : » Ils se plaignent d’avoir contribué à l’église du Hâvre-au-Ber et d’être tous seuls maintenant pour construire la leur. » Le missionnaire les menace des foudres épiscopales qu’ils redoutent beaucoup. Cela les fait marcher, mais lentement, à pas de tortue ; ils ne se pressent pas de préparer le bois. C’est seulement en 1828 que la première église du Havre-aux-Maisons est enfin livrée au culte.
L’année suivante l’abbé Bédard construisit à la Côte la première église de l’Étang-du-Nord, bénite par l’abbé Brunet en 1830. Les gens de l’Étang-du-Nord si fiers, et à juste titre, de leur temple magnifique, seront-ils surpris d’apprendre que la deuxième église construite à la Côte en 1840 mesurait 36 x 25 pieds ?
Les premières écoles apparaissent vers cette époque. L’organisation hélas ! se faisait lentement, très lentement. Rien de surprenant à cela. Pour qui a étudié quelque peu la colonisation dans la province de Québec et ailleurs, pour qui a suivi et observé les lenteurs désespérantes de sa marche clopin-clopant et souffreteuse ; pour qui a pu examiner et vérifier sur place le peu de développement de certains centres, de certaines
- ↑ Voici la liste des articles que Mgr de Québec donna le 25 septembre 1830 pour l’usage du missionnaire des I. M., ces articles demeureront au presbytère du Havre-au-Ber : 2 paires de drap, 2 taies d’oreillers, 2 nappes, 1 thé bord (sic). 1 thé pot (sic), 1 chaudron. 2 fers à repasser, 1 poêle, 1 cuiller à pot, 1 pelle à feu, 2 chaudières, 1 bombe (sic).