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Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/166

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Le P. Ricci avait adopté pour ses néophytes un genre de prédication à la fois simple, instructif et bien capable de captiver l’attention de ses auditeurs. Il leur racontait de quelle manière le christianisme était professé en Occident et l’influence qu’il exerçait sur la société et dans la famille. Il leur parlait du nombre, de la grandeur et de la magnificence des églises, de la pompe des cérémonies, de l’immense concours des fidèles aux jours de grande solennité, où l’on voyait pressés et confondus au pied des autels, les riches et les pauvres, les princes, les magistrats et le peuple ; la hiérarchie ecclésiastique, l’organisation des diocèses et des paroisses, la vie des religieux et des religieuses dans les monastères, le soin des pauvres et des malades dans les hospices ; tous ces points étaient traités tour à tour de manière à intéresser et à instruire les nouveaux convertis. C’était en quelque sorte le christianisme en action que le P. Ricci faisait passer sous les yeux de son auditoire, dans une série de tableaux où l’on voyait se dérouler les diverses phases de la vie chrétienne.

Pendant que le P. Ricci évangélisait avec zèle et affection les habitants de Nanking, le P. Cataneo fit un voyage à Macao pour porter la bonne nouvelle de ces consolants succès à la colonie portugaise, qui s’intéressait si vivement à la mission de Chine. Il était besoin d’ailleurs de faire quelques collectes, afin de fournir aux frais de ces nouveaux établissements qui ne pouvaient guère compter sur la générosité des néophytes, auxquels il eût été peut-être dangereux de demander des aumônes. On comprend avec quel enthousiasme et quelle émotion durent être accueillis