Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/177

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des lettrés des diverses classes. La diplomatie extérieure est aussi de son ressort ; elle prescrit les formes à observer dans les rapports avec les princes tributaires et les monarques étrangers ; elle détermine tout ce qui peut avoir rapport aux ambassades. Un bureau spécial, nommé Ly-Fan-Yuen, office des colonies, est chargé de surveiller les étrangers du dehors ; c’est ainsi qu’on désigne les princes mongols, les lamas du Thibet, les princes mahométans du Turkestan et les chefs des districts voisins de la Perse.

Les principaux magistrats de Péking, jaloux de l’influence excessive que les eunuques exerçaient au détriment de leur propre autorité, ne manquaient jamais, lorsque la prudence le leur permettait, de réprimer leur usurpation. Le président de la cour des rites crut trouver une bonne occasion de faire une démonstration contre les eunuques au sujet du P. Ricci, qu’ils avaient entièrement accaparé. Un jour une douzaine de satellites envahirent la demeure des missionnaires et les sommèrent de se rendre au Ly-Fan-Yuen, office des colonies. Sur leur refus d’obtempérer à cet ordre, on leur passa la corde au cou et ils furent violemment traînés au tribunal, où on leur annonça qu’ils auraient à comparaitre le lendemain devant le président de la cour des rites, et, afin d’être bien assuré de les avoir à sa disposition le chef du Ly-Fan-Yuen les fit enfermer sous clef dans une salle de sa maison. Les eunuques ayant appris cette nouvelle, et comprenant bien que la violence exercée sur les missionnaires était au fond dirigée contre eux, excitèrent une émeute et allèrent briser les portes du Ly-Fan-Yuen, pour délivrer les prisonniers. Mais le P. Ricci, qui désirait