Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/184

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le ressort de la sonnerie. L’impératrice mère n’entendant jamais sonner les tse-ming-tchoung, les trouva très-peu amusantes et les renvoya à son fils.

Les deux premières requêtes à l’empereur n’ayant pas eu de réponse, le P. Ricci, d’après le conseil de plusieurs de ses amis, prit le parti d’en adresser une lui-même. Quelques jours après, le premier eunuque de la cour vint lui dire officiellement de la part de l’empereur qu’il était autorisé à rester à Péking, et que Sa Majesté verrait avec peine qu’il retournât dans son pays, ou même qu’il quittât la capitale ; il ajouta que, selon la volonté de l’empereur, il lui serait fourni tous les mois, sur le trésor public, une pension qui lui permettrait de vivre honorablement lui et les gens de sa maison… On comprend combien dut être grande la joie des missionnaires en apprenant ces nouvelles. Après tant de voyages, de fatigues et de tribulations, la mission de Péking était enfin fondée sur des bases solides. Le courage inébranlable et la longue constance du P. Ricci étaient enfin couronnés du plus éclatant succès. Appuyé sur la protection même de l’empereur, il pourrait désormais travailler en paix à la conversion de cet immense empire chinois.

La renommée publia rapidement dans la capitale la faveur signalée qui venait d’être accordée aux étrangers de l’Occident. En Chine, comme dans beaucoup d’autres pays, la prospérité a pour résultat d’augmenter considérablement le nombre des amis : aussi en vint-il de tous côtés à ces pauvres missionnaires. Les ministres, les hauts dignitaires, les mandarins grands et petits, s’empressèrent de féliciter le P. Ricci, et de lui exprimer combien l’Empire Céleste