Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/90

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de Sande et Antoine d’Almeida. Ils arrivèrent à Macao au mois de juillet 1585. Le difficile était de les faire pénétrer dans l’intérieur, malgré la promesse expresse des PP. Roger et Ricci de n’appeler jamais auprès d’eux aucun autre étranger. On était à chercher quelque bonne combinaison pour concilier l’entrée des nouveaux venus avec la promesse de n’introduire personne, lorsque la Providence fit naître, comme à point nommé, une excellente occasion.

Le vice-roi des deux Kouang reçut de Péking une dépêche impériale, par laquelle il lui était ordonné d’envoyer acheter à Macao des marchandises et des curiosités européennes, puis de les expédier à Péking. Le gouverneur de Tchao-King ayant été chargé d’exécuter les ordres de l’empereur, envoya à Macao une grande jonque, sous la conduite du P. Roger, qu’il pria de veiller à ce qu’on se conformât exactement aux ordres de l’empereur. Lorsque les emplettes furent terminées, le P. Roger s’en retourna à Tchao-King avec sa jonque, non sans emmener avec lui le P. Édouard de Sande. Le gouverneur ne trouva pas mauvais que ce dernier eut accompagné les marchandises destinées à l’empereur ; mais, après quelques jours de repos, il lui demanda s’il ne songeait pas à s’en retourner bientôt. — Non, répondit le missionnaire ; demeurer toujours au milieu des Chinois, voilà mon désir et mon espérance. Ses instances furent si vives et si pressantes, qu’il obtint la permission, toujours à condition qu’à l’avenir on ne ferait plus venir personne. Restait cependant le P. d’Almeida, qui attendait à Macao. Il paraissait difficile de l’introduire, lorsqu’un autre événement vint aplanir toutes les difficultés.