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J.-C. STAMITZ ET SON ECOLE. 69

Allemagne ses tradilions qui ont été connues jusqu'au commencement du dix-neuvième siècle, sous le nom d’Ecole de Benda. Les plus disliugués d'entre eux ont été son frère Joseph, ses deux fils, Koerbitz, Bodinus, Pischer, Veichtner, Ranaincly, Rust et Mattheis. Benda a laissé plus de cent solos de violon. Onze seulement ont été publiés ainsi que des caprices et des études pour le violon (œuvre posthume.)

Ecoie de Manheim fondée par Stamitz

Jean-Cliarles Stamitz (1719-1761), célèbre violoniste et compositeur naquit aussi en Bohême. Il reçut d'abord les leçons d’un moine de l’abbaye de Reichnau, nommé le P. Czernohorski, et fut ensuite livré à sa propre direction. Ce grand artiste, entré en 1745 au service de l’électeur palatin, devint le fondateur de la grande Ecole de Manheim d'où sont sortis la plupart des grands violonistes des derniers temps. Ses compositions, œuvres d’un génie tout à fait original, sont caractérisées par un brillant et une légèreté qu’on ne rencontre pas chez les musiciens allemands de son époque. Moins clair dans ses idées mélodiques que Tartini, il lui est supérieur par la force et la variété de l’harmonie dans ses concertos surtout, et c’est dans l’étude de ses symphonies que se formèrent le génie et le goût du grand Haydn. A ses grandes qualités comme compositeur, il joignait un remarquable talent d’exécution suffisamment prouvé par ses deux études formant des duos pour un seul violon[1]. On compte au nombre de ses élèves ses deux fils Charles et Antoine, Gannabich. R. Kreutzer[2], Foerster et plusieurs autres. Chrétien

  1. Les deux Divertimento, duos pour un seul violon, de Stamitz, sont insérés dans la collection de M. Alard : Les maîtres classiques du violon.
  2. Kreutzer ayant reçu les conseils de Gaviniès et de Viotti, nous avons classé ce violoniste dans l’Ecole française.