Page:Hugo Œuvres complètes tome 5.djvu/347

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Don Alphonse, prenant de son côté un air de galanterie.

Dona Lucrezia, vous êtes ma dame, et je suis trop heureux qu’il vous plaise de m’avoir un instant à vos pieds.

Il s’assied près d’elle.
Dona Lucrezia.

Comme cela est bon de s’entendre ! Savez-vous bien, Alphonse, que je vous aime encore comme le premier jour de mon mariage, ce jour où vous fîtes une si éblouissante entrée à Rome, entre monsieur de Valentinois, mon frère, et monsieur le cardinal Hippolyte d’Este, le vôtre. J’étais sur le balcon des degrés de Saint-Pierre. Je me rappelle encore votre beau cheval blanc chargé d’orfèvrerie d’or, et l’illustre mine de roi que vous aviez dessus !

Don Alphonse.

Vous étiez vous-même bien belle, madame, et bien rayonnante sous votre dais de brocart d’argent.

Dona Lucrezia.

Oh ! ne me parlez pas de moi, monseigneur, quand je vous parle de vous. Il est certain que