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À MADAME VICTOR HUGO.

et charmante nuée d’oiseaux et de les percher sur ce grand arbre que vous appelez vos poésies complètes. J’écoute vos chansons et je rêve à votre ombre.

À toujours, mon noble et cher poëte.

Victor Hugo.

Et toutes ces choses douces et splendides çà et là où je suis mêlé ! Je devrais vous remercier, mais est-ce que toute cette lettre n’est pas un cri de remerciement ?[1]


1858.


À Arsène Houssaye.


Hauteville-House, 16 janvier 1858.

Votre lettre, mon cher poëte, m’arrive par notre ami de Bruxelles[2]. Elle me touche vivement. Vous avez, comme moi, votre cercueil aimé, votre ombre chère, votre plaie toujours ouverte. Il y a entre nos âmes ce grand lien, la communauté de douleur. Quand ce coup vous a frappé, j’ai pensé à vous, je me suis souvenu de cette charmante femme, fantôme aujourd’hui[3]. Hélas ! perdre ceux qu’on aime, c’est là l’unique malheur, tout le reste n’est rien, je l’ai dit dans le livre dont vous me parlez en si nobles termes.

Courage ! vous avez toutes les grandes consolations de la poésie et de l’art, et qui espérera, si ce n’est le poëte ? Hecho de esperar, dit Calderon.


À Mme  Victor Hugo[4].
Chez M. Robelin,
7 rue Saint-Guillaume, Paris.


2 mars [1858].

Je reçois ta bonne petite lettre et j’y réponds par le repassage du packet. Voici un mot pour notre cher Paul Meurice. Il te remettra 350 francs. Cela, et les feuilles d’or, (et le papier de Chine, si papier de Chine il y a) me

  1. Lettre reliée dans l’exemplaire des Poésies complètes de Th. de Banville. Collection Louis Barthou.
  2. Hetzel.
  3. Mme  Arsène Houssaye venait de mourir.
  4. Inédite.