Encore moi. Toujours moi. Voici une page que je ne crois pas possible de publier en France. Pourtant elle est, je crois, utile. Voulez-vous être assez bon pour la remettre de ma part à M. de Girardin, en lui disant, vu le danger, que c’est pour communication à lui, et non pour insertion au journal.
Pardon. Merci. À vous du plus profond de moi.
La grande date.
Cher et cordial poëte, j’ai été profondément ému de votre lettre et de votre article[3].
Vous avez raison : vous, Byron, Shelley, trois aristocrates, trois républicains. Et moi-même, c’est de l’aristocratie que j’ai monté à la démocratie, c’est de la pairie que je suis arrivé à la république, comme on va d’un fleuve à l’océan. Ce sont là de beaux phénomènes. Rien de significatif comme ces victoires de la vérité.
Merci, ex imo corde, de votre magnifique travail sur mon livre[4]. Quelle haute philosophie, et quelle intuition profonde vous avez ! Dans le grand critique, on sent le grand poëte[5].
Vous me faites, Monsieur, l’honneur de me traiter comme Voltaire a traité Shakespeare. Je ne sais pas si j’ai, comme Shakespeare, beaucoup d’extravagance ; mais je sais que, comme Voltaire, vous avez beaucoup d’esprit. Permettez-moi de vous remercier.