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d’une page) n’est rien à côté d’un contresens littéraire. À partir de Fantine jeta son miroir par la fenêtre, jusqu’à cent sous par jour, il y a, en bloc et sans reprendre haleine, tout un résumé de la situation désespérée de Fantine. Ce résumé ne peut se scinder. Il faut absolument qu’il se déroule sans s’interrompre de la première ligne à la dernière. C’est là ce qui donne au mot : vendons le reste, toute sa force. Il faut donc supprimer ces alinéas et rétablir le texte comme je l’avais indiqué, pages pleines. Ceci entraînant un remaniement et pouvant amener des fautes typographiques, je suis, à mon très grand regret, obligé de demander une 3e épreuve.

V. H.[1]


Au même[2].


Dimanche 9 février.

Ce violent vent d’est, monsieur, ne m’a apporté votre lettre que ce matin. Je vous renvoie toutes vos feuilles en bon à tirer, une exceptée, la 13e vous verrez pourquoi. Soyez assez bon pour recommander l’observance scrupuleuse du texte, alinéas compris. Faites remarquer l’inconvénient de ces changements qui m’empêchent de donner les bon à tirer. — À tous ceux que je vous envoie je joins la correction des feuilles 3 et 4 du Tome 3 provisoire. En tout je vous envoie par ce courrier dix feuilles corrigées. Je voudrais bien avoir la bonne solution de la question du retour aux deux volumes. Je crois cela de la plus haute importance pour la bonté de l’opération. Vous avez le choix entre cinq parties faisant dix bons volumes, ou un délaiement du livre en quinze tomes faibles de volume et chers. (Car, je vous l’ai dit, je crois de plus en plus aux cinq parties.) J’espère voir dans le courrier de mardi que votre excellent esprit, et celui de votre honorable associé, se sont ralliés à mon avis, inspiré par votre plus évident intérêt.

Quelque soin que je mette à la revision, des concordances de dates, des rapports d’âges à maintenir entre les personnages, enfin ce que vous appelez des détails secondaires, peuvent m’échapper ; je vous serai certainement très obligé de me signaler ceux qui vous frapperaient. Et à ce propos, avez-vous songé au renseignement Brugnières de Sorsum ? — Surtout ne communiquez le manuscrit à qui que ce soit. Ma lettre d’avant-hier vendredi vous en explique le danger.

Mes plus affectueux compliments.

V.[3]
  1. Correspondance relative aux Misérables. — Bibliothèque Nationale.
  2. Inédite.
  3. Correspondance relative aux Misérables. — Bibliothèque Nationale.