Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Correspondance, tome IV.djvu/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
À Georges, à Jeanne et à leur mère[1].


27 octobre.

Mes enfants, mes bien-aimés, vous voyez le ciel d’Italie, les orangers, les citronniers, les fleurs, les oiseaux, la mer dans les palmiers ; vous êtes contents, et je suis heureux. Cela ne m’empêche pas d’avoir une autre joie, profonde ; celle de votre retour. Vous allez revenir ! les Chambres ont cela d’excellent et d’incontestable qu’elles ramènent les petits-enfants caresser les grands-papas.

Lockroy m’a écrit une vaillante et charmante lettre ; Georges, embrasse-le ; Jeanne, embrasse-le ; Alice, embrassez-le ; cela fait trois baisers, qui ne me font pas quitte, mais qui le font joyeux.

Nous sommes bien ici, en vous attendant ; le temps est passable, novembre arrive tout doucement, et nous vous serrons dans nos bras. De loin, c’est vrai, mais l’heureux moment approche. Encore un baiser ! encore un baiser !

À bientôt, à toujours[2].


À Madame Lockroy[3].


Jeudi soir [8 novembre 1877].

Chère Alice, je vous bénis, j’ai passé deux jours dans l’angoisse, on pleurait autour de moi, j’ai prié Dieu, vous savez que je prie ; votre dépêche bienheureuse est arrivée[4]. Notre ange nous reste. J’ai la joie dans l’âme. Je vous embrasse tendrement.

Georges est très bien.

V.[5]


À Sarah Bernhardt.


22 novembre.
Madame,

Vous avez été grande et charmante ; vous m’avez ému, moi le vieux combattant, et à un certain moment, pendant que le public attendri et enchanté

  1. Inédite.
  2. Bibliothèque Nationale.
  3. Inédite.
  4. Jeanne n’avait pu revenir à Paris avec son frère et son beau-père. Elle avait eu la rougeole.
  5. Collection Louis Barthou.