<poem> Et vivants par leurs yeux avides de merveilles.
- Braver le Pont-Euxin,
O temple Acrocéraune, ô pilier d’Erythrée, Fiers de votre archipel, car c’est la mer sacrée,
- La mer où luit Pylos,
Ses vagues ont nové la horde massagète, Et, comme le vent vient de la montagne, il jette
- Des plumes d’aigle aux flots,
Chéops, bâtie avec un art épouvantable, Si terrible qu’à l’heure où, couché dans l’étable.
- Le chien n’ose gronder,
Sirius, devant qui toute étoile s’efface, Est forcé de tourner vers toi sa sombre face
- Et de te regarder !
Édifices ! montez, et montez davantage. Superposez l’étage et l’étage à l’étage,
- Et le dôme aux cités ;
Montez ; sous votre base écrasez les campagnes ; Plus haut que les forêts, plus haut que les montagnes,
- Montez, montez, montez !
Sovez comme Babel, âpre, indignée, austère. Cette tour qui voudrait échapper à la terre,
- Et qui dans les cieux fuit.
Montez. A l’archivolte ajoutez l’architrave. Encor ! encor ! Mettez le palais sur la cave.
- Le néant sur la nuit !
Montez dans le nuage, étant de la fumée ! Montez, toi sur l’Egypte, et toi sur l’Idumée,
- Toi, sur le mont Caspé!
Pleurez avec le deuil, chantez avec la noce. Va noircir le zénith, flamme que le colosse
- Tient dans son poing crispé.