Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome X.djvu/230

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE DOCTEUR, tirant sa montre.

Neuf heures.

GALLUS.

Neuf heures. Hâtons-nous, si nous voulons la voir.
N’y venons-nous pas tous ?

ZABETH, à Gallus.

N’y venons-nous pas tous ? Pas vous. Pas moi. Ce soir
Vous soupez tête à tête avec moi.

GALLUS.

Vous soupez tête à tête avec moi. Tête à tête !
La surprise est charmante, et c’est toute une fête.
Messieurs, vous entendez. Je vous laisse partir.

À Zabeth.

Je reste.

LE DUC DE MONTBAZON.

Je reste. Comme il va s’ennuyer !

LE DUC DE CRÉQUI.

Je reste. Comme il va s’ennuyer ! Ô martyr !

Tous saluent Gallus et sortent.
Zabeth va à la cheminée et sonne. La porte de droite s’ouvre à deux battants. Entre Sillette, suivie de quatre laquais portant une table à deux couverts sur laquelle est servi un en-cas. Gibier. Vins. Cristaux. Au centre, un surtout de table en vermeil avec deux girandoles allumées.
Les valets posent la table au centre du boudoir, et placent un fauteuil devant chacun des couverts qui se font vis-à-vis.
Zabeth fait signe à Sillette et aux valets de sortir. Elle ôte et jette sur un sofa sa pelisse de soie et de martre, sous laquelle elle est décolletée, avec un collier et des bracelets de pierreries.
Elle montre à Gallus un des deux fauteuils et s’assied sur l’autre.