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LVIII Ne laissez rien partir
Ne laissez rien partir sans adieu que la tombe
Emporte consolés, hélas ! ceux qu’elle atteint.
Accordez un soupir à la rose qui tombe !
Accordez un regard à l’astre qui s’éteint !
La femme veut qu’on l’aime. Et l’oiseau ne réclame
Qu’une oreille écoutant son chant plaintif et beau.
Que le dernier amour trouve une dernière âme !
Et que le dernier chant trouve un dernier écho !
Vous que le croyant voit, vous que les penseurs rêvent,
Seigneur, prenez pitié de l’humaine clameur.
Vers vous de toutes parts, nos bras tendus se lèvent.
Apaisez ce qui vit ; consolez ce qui meurt.
18 janvier 1843.