Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIII.djvu/78

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J'ai traversé les pleurs, les haines, les veuvages,
Ce qui mord, ce qui nuit.
Noir nocher, j'ai connu tous les âpres rivages
Du deuil et de la-nuit.

J'ai lutté; j'ai subi la sinistre merveille
Des abîmes mouvants;
Et jamais on ne vit dispersion pareille
D'une âme à tous les vents:

Je suis presque prophète et je suis presque apôtre;
Je dis: C'est bien! Allons!
Mais je ne voudrais pas de ce sort pour un autre,
O fauves aquilons!

V. H. 13 août 1872.