Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIV.djvu/101

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Les peuples sur leur tête ont cette splendeur noire ;
Il est debout ;
César, majesté, prince,, empereur, dans l’histoire,
Et dans l’égout.

Le monde, ainsi qu’au temps de Claude et de Comnène,
Est la béant,
Contemplant ce pygée énorme, grandeur naine,
Hautain néant :

Il est le sphinx du trône ; il a pour toute règle
Le crime heureux ;
Il habite un fond d’ombre ; il est seul comme l’aigle
Et le lépreux.

Il a l’armée, il a l’église ; il est superbe,
Blême, ébloui ;
Et tous les crimes sont épanouis en gerbe
Autour de lui.

Il règne, il a la joie obscure de Tibère ;
Il est content ;
Et pendant ce temps-là,’ le destin délibère,
Et l’ombre attend ;

Et, sœur de Némésis, l’implacable logique
Au front serein,
Assise à son fourneau, chauffe à son feu tragique
Le vers d’airain.

26 novembre.