Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIV.djvu/442

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Attention. Voici Louis quatorze. Gare
Le grand siècle ! j’en parle, ami, comme je peux.
O Boileau Despréaux, satirique pompeux !
Régnier, affreux vaurien, plus tendre que Racine,
Tenant sous ses deux bras Goton et Mnémosyne,
Menait au cabaret la poésie en rut.
Enfin Despréaux vint, enfin Boileau parut,
Lequel à coups de fouet chassa cette drôlesse.
Louis fait l’amour, fait la guerre, se confesse
Et meurt. Roi, qu’il est grand ! Homme, qu’il est petit !
Beaux jours ! l’espèce humaine en masse s’engloutit
Sous l’immense toison qui lui couvre la nuque.
La périphrase alors naquit de la perruque.
La crinière aux longs flots pénétra dans les moeurs.
D’horribles faux cheveux hérissaient les rimeurs,
Et de tous ces cerveaux la pensée immortelle
Sortait en emportant la perruque avec elle.
De là tous ces grands vers qui n’ont plus rien d’humain
Et vont frisure en tête et la canne à la main.

==CXV RACONTÉ