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Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XV.djvu/39

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Que ton ami n’est-il prophète !
Quoi qu’il en soit, je marche au but.
Puisses-tu goûter sans nuage,
(Je te l’ai déjà dit cent fois).
Le bonheur que ton nom présage !
Puisses-tu vivre comme trois !
Puisses-tu manger comme quatre !
Engagé sous d’aimables lois ,
Puisses-tu vaincre sans combattre !
Pour les dames toujours courtois.
Rends aux vierges de Castalie
Tous les bons vers que tu leur dois.
Et nargue la mélancolie,
Courtise un peu dame folie.
Qui creva les yeux autrefois
A ces deux aveugles matois
Grands dieux qu’aucun mortel n’oublie.
Et que tu suis aussi, je crois.
L’un par état, l’autre par choix,
Mais sans que leur chaîne te lie.

Tels sont les désirs de l’ami :
Ecoute les vœux du poëte.
n’est ton confrère : frémi
En Usant ce qu’il te souhaite.
Je voudrais te voir pauvre un jour.
Venir à Paris sans chemise.
Quand je serais riche à mon tour.
Pour te montrer que je le prise.
Tout en me souhaitant ton goût.
Je te souhaite ma franchise.
Et pour l’exciter, la sottise
De lire ces vers jusqu’au bout.