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NOTE DE L’ÉDITEUR.

cum vidisset eos magno labore glebas scindere ». En réalité la traduction est fidèle, et voulant invoquer à l’appui le texte latin il ne le modifie que pour le résumer, sans en changer le sens et les mots principaux.

Nous n’avons mentionné ces différences que pour simplifier la tâche des curieux, et Victor Hugo, en indiquant lui-même la source où il avait puisé ses renseignements, en rapportant exactement ces légendes, prouvait ainsi qu’il n’avait pas hésité à mettre consciencieusement à contribution les textes les plus anciens.

Mais, engagé dans cette voie, il se laisse entraîner très loin, et, quand il arrive à la seconde partie de sa préface, il doit se borner tout d’abord à une documentation rapide coupée de considérations personnelles. Car le champ qu’il devrait parcourir est trop vaste. Ce n’est plus désormais un « quasi-ouvrage », comme il l’annonce modestement, mais une œuvre considérable qui, poussée jusqu’au bout, imposerait de nombreuses recherches ; cause probable de cet ajournement.

Devant formuler, comme il le dit, « sa philosophie religieuse personnelle », il voulait avoir le temps et toute la liberté d’esprit pour la présenter avec quelque ampleur et quelque solennité, et, l’œuvre étant restée inachevée, ce ne seront plus dès lors que des pages de « mémoires » sur sa vie intellectuelle qui auraient probablement été introduites dans ce volume : Pages de ma vie, annoncé plus tard sur la couverture des Quatre Vents de l’esprit et qu’il n’a pas donné.




LE MANUSCRIT.


L’examen du manuscrit de cette préface révèle quelques particularités. Au crayon et en marge du premier feuillet Victor Hugo écrit :

Avant que le lecteur s’engage dans ce livre, nous avons besoin de l’avertir.

Ce livre qu’il a en ce moment entre les mains est un livre religieux.

Les divisions de la première partie sont séparées par des chiffres au crayon et assez effacés ; les feuillets sont bleus, doubles et chacune des premières pages est marquée d’une lettre ; les ajoutés en marge sont assez nombreux ; il y a aussi quelques indications comme celle-ci au feuillet A en marge et au crayon :

Peut-être encore un paragraphe de transition pour amener cette exposition du monde.

Et plus bas et toujours en marge :

Cette peinture de la terre est un écorché ; mettre de la chair dessus.

Peut-être la couper en alinéas peu interlignés avec de grands blancs pour les grandes divisions.