Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Roman, tome IX.djvu/429

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VII
lantenac[1].

Peu de chose dans ce dossier ; des traits de caractère ressemblant plus ou moins au personnage réalisé, des monologues mis en action, et un fragment de dialogue dans la prison, où Gauvain expliquait à Lantenac son état d’âme et sa lutte de conscience.

Lantenac[2] disait : — On me dit que j’ai tort d’aimer les femmes. Pourquoi ? parce que je suis vieux ? Qu’en sait-on ? La couleur des cheveux ne signifie rien. Voici la seule règle : Tant que l’homme le peut et que la femme le veut.


Lantenac, sentant qu’il peut être tué, écrira sur son carnet son testament de chef d’insurrection et partagera la rébellion en six districts qu’il donnera à six chefs.


Mettons la providence de notre côté. Que l’immense broussaille vendéenne prenne feu. Dieu est dans les buissons ardents.


Gauvain et Cimourdain ? je les connais tous les deux. Le jeune est mon neveu, le vieux a été mon chapelain ; le vicomte est républicain, c’est-à-dire imbécile, le prêtre est terroriste ; bête brute obéissant à bête féroce.


… Et quant à moi, vieux et marqué pour la sortie, s’il faut mourir ici je mourrai content d’avoir, pour tâcher de sauver mon ordre et mon pays, mis la main de sa majesté le roi d’Angleterre dans la main de sa majesté le roi de France.


… Ce n’est pas le titre qui fait la grandeur, c’est le nom. Le chevalier de Rohan est plus que le duc de Gênes.


  1. Ce titre est écrit au revers d’une publication datée du 7 février 1873. (Note de l’éditeur.)
  2. Le nom de Lantenac est biffé, mais visible sous la rature. (Note de l’éditeur.)