Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Roman, tome IX.djvu/430

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— À Dol, vous m’avez gaillardement attaqué 1,500 contre 6,000 ; je prends ma revanche aujourd’hui. Vous avez 4,000 soldats et j’ai dix-huit paysans. C’est pourquoi je prends la liberté de vous dire : Ménagez un peu plus vos hommes.


la prison.

— Sauvez-vous.

— Je te sais gré de ça. Mais c’est inutile. Si je t’avais pris, je t’aurais fait fusiller, tu m’as pris, fais-moi guillotiner. C’est ton droit. C’est même peut-être ton devoir. Nous sommes en guerre civile. Restons-y.

— Il n’y a plus ici de guerre civile. Il n’y a plus ni blancs, ni bleus. Il n’y a plus ni la monarchie d’un côté, ni la révolution de l’autre. Il y a quelque chose qui est au-dessus de toutes les monarchies et même au-dessus de toutes les révolutions, c’est-à-dire l’humanité et la famille. Il y a vous qui venez de rentrer dans l’humanité, et il y a moi qui rentre dans la famille. Mon oncle, sauvez-vous.