Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/236

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CROMWELL.
Arguments de collège !
Avec vos mots latins je suis peu familier.
Mauvaises raisons !
À Pierpoint.
Vous !

PIERPOINT, se levant.
Mylord, puissant pilier
D’Israël, qui par vous domine sur la terre,

Voici ce que je dis : — Ce peuple d’Angleterre,
Dont le haut parlement se nomme impérial,
A le droit glorieux, saint, immémorial,
D’avoir pour chef un roi ; sa dignité l’exige.
Que votre altesse accepte un titre qui l’afflige.
Vous le devez au peuple ! oui, mylord, c’est, je croi,

Lui manquer, que régner sur lui sans être roi.
Il se rassied.

CROMWELL.
Monsieur Lenthall ?
M. WILLIAM LENTHALL, se levant.
Mylord, — le parlement préside
La nation, en qui la royauté réside.

Il commande aux petits comme aux plus élevés.
Si donc le parlement vous fait roi, vous devez,
Selon le droit romain, suivant le décalogue,
Obéir et régner.

CROMWELL, à part.
Courtisan démagogue !

M. WILLIAM LENTHALL, à part.
Il se laissera faire, et j’espère qu’alors

Il ne m’oubliera point pour la chambre des lords.

THURLOË, bas à Cromwell.
Mylord, le parlement attend toujours...
CROMWELL, bas, avec impatience.
Silence !