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PENDANT L’EXIL. — 1867.

À ce point de la vie où je suis arrivé, on voit de près la fin, c’est-à-dire l’infini. Quand elle est si proche, la sortie de la terre ne laisse guère place dans notre esprit qu’aux préoccupations sévères. Pourtant, avant ce mélancolique départ dont je fais les préparatifs, dans ma solitude, il m’est précieux de recevoir votre lettre éloquente, qui me fait rêver une rentrée parmi vous et m’en donne l’illusion, douce ressemblance du couchant avec l’aurore. Vous me souhaitez la bienvenue, à moi qui m’apprêtais au grand adieu.

Merci. Je suis l’absent du devoir, et ma résolution est inébranlable, mais mon cœur est avec vous.

Je suis fier de voir mon nom entouré des vôtres. Vos noms sont une couronne d’étoiles.

Victor Hugo.