Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/527

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Je l’aime ; et la lueur que de mon cœur je tire, Je la tire du tien : tu l’aimes aussi, toi. Frère, en faisant ici, chacun dans notre emploi, Les bohêmes, pour mettre à fin cette équipée, Nous sommes devenus, près de cette poupée, Niais, toi comme un page, et moi comme un barbon, Et, de galants pour rire, amoureux pour de bon ; Oui, nous sommes tous deux épris de cette femme ; Or, frère, elle serait entre nous une flamme ; Tôt ou tard, et, malgré le bien que je te veux, Elle nous mènerait à nous prendre aux cheveux ; Vois-tu, nous finirions par rompre notre pacte. Nous l’aimons. Tuons-la.

— Ta logique est exacte, Dit Joss rêveur ; mais quoi, du sang ici ? »

Zéno Pousse un coin de tapis, tâte, prend un anneau, Le tire, et le plancher se soulève ; un abîme S’ouvre ; il en sort de l’ombre ayant l’odeur du crime ; Joss marche vers la trappe, et, les yeux dans les yeux, Zéno muet la montre à Joss silencieux ; Joss se penche, approuvant de la tête le gouffre.


XV

LES OUBLIETTES

S’il sortait de ce puits une lueur de soufre, On dirait une bouche obscure de l’enfer.