Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/317

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Et le menacerait, elle, cette éternelle, De fuir et d'emporter l'aurore sous son aile, Et rien ne serait plus sinistre, ô gouffre bleu, Que le balbutiement épouvanté de Dieu ! Non ! non ! non ! Je vous plains. J'ai l'horreur infinie De voir comment un dogme avorte en calomnie, Mais je vous absous. L'ombre est dans vos tristes murs ; L'obscurité n'est pas la faute des obscurs. Plus qu'ils ne le voudraient les prêtres sont funèbres ; Votre âme est la noyée informe des ténèbres Et flotte évanouie au fond des préjugés. Je vous plains. Mettez-vous à genoux, et songez.


                              LE CHŒUR

Et nous, les survivants, secourons ceux qui meurent. Au-dessus des grands deuils les grands devoirs demeurent. Donnons ! donnons ! Vidons le reste du sac d'or. Les barbares n'ont pas tout pris. Donnons encor ! Les rois sont les plus forts et les cieux les tolèrent ; Mais qu'importe ! faisons rougir ceux qui volèrent Cette France, toujours prête à tout secourir. Soyons le cœur profond que rien ne peut tarir ; La France a toujours eu la bonté pour génie ;